La France défend depuis longtemps son exception culturelle à l’aide de subventions, de quotas et d’allègements fiscaux pour protéger la musique, la télévision et les films français de l’économie de marché. Elle prend aujourd’hui les armes pour combattre le géant des services de diffusion en continu Netflix.
Les principales chaînes françaises ont mis de côté leur rivalité pour former une alliance contre le colosse américain avec l’encouragement du gouvernement. France Télévision, la chaîne publique de l’état, rejoint les rangs avec TF1 et M6, les chaînes privées les plus lucratives du pays. Ensemble, ces chaînes lanceront un service d’abonnement appelé Salto l’année prochaine qui offrira un catalogue de séries TV et de contenus originaux français.
Le temps est venu de se rebeller contre les américains, Netflix et aussi Google, Amazon et Apple, c’est ce que l’on pouvait lire dans le journal hebdomadaire L’Express. Ce sera un affrontement entre David et Goliath. En dépit de l’accueil hostile des médias locaux lors du lancement de Netflix en France il y a quatre ans, la plateforme a gagné 3.5 millions d’abonnés dans le pays.
Le budget initial de Salto de près de 51 millions d’euros est une miniature comparé aux 7 milliards d’euros dépensés par Netflix en contenu original cette année.
Certains commentateurs disent que le projet est trop petit, trop tardif, tandis que d’autres argumentent que la plateforme a besoin d’une offre digitale distinctement française. Maxime Guény, un journaliste des médias, déclare que Salto peut fonctionner, à condition que la plateforme n’essaye pas de se positionner comme un compétiteur, mais plutôt en tant qu’alternative à Netflix. Il ajoute que le service peut gagner des spectateurs français grâce à des programmes télés populaires, comme l’a fait Netflix avec ‘Dix pour cent’, une série dramatique.
« C’est une série faite par France Télévisions, elle a un succès fou, elle est faite pour le public français, mais pour la regarder en ligne, on est obligé de passer par Netflix. C’est pourquoi la France a besoin de son propre service. Mieux vaut tard que jamais. »